" Sur le chemin comme dans la vie..."
- Alexia Thomas

- 20 juil.
- 4 min de lecture
Cette année encore, j’ai repris le Chemin de Compostelle, pas après pas, souffle après souffle.
De nouvelles étapes, après celles de l’an passé. Un rendez-vous annuel avec moi-même, une super amie, le sac sur le dos et le cœur ouvert après un début d’année mouvementé.
Mais cette fois, le Chemin ne s’est pas laissé apprivoiser aussi facilement.
Moins fluide, plus exigeant. Comme s’il voulait me rappeler que tout est mouvement, que rien ne se répète jamais vraiment.
J’ai appris, une fois de plus, que sur le chemin, comme dans la vie, rien ne peut être prévu, ni contrôlé.
Le mental essaie parfois de prendre le dessus. Il amène la peur, l’inquiétude, l’insécurité. Mais sur le Chemin, il n’a pas sa place et l’ego non plus...
Mais c’est quoi l’ego exactement ?
L’ego, c’est l’image que l’on se fait de soi-même, souvent façonnée par la peur, le besoin de contrôle ou la comparaison. D’ailleurs, le Hatha Yoga cherche à purifier le corps et le mental pour apaiser cet ego. Dans les Yoga Sūtra, Patañjali parle de « asmita », l’identification au moi, comme l’un des cinq obstacles à la libération (klesha). Le chemin du yoga nous invite à reconnaître cette illusion pour retrouver notre nature profonde, libre et unifiée.
En bref, la vie n’est pas une course. Ce n’est pas un défi à « réussir ».
Et c’est là que le contraste avec notre société devient frappant : dans un monde avec lequel on cherche sans cesse à aller plus loin, à faire plus, à se prouver toujours quelque chose… le pèlerinage nous apprend l’inverse et nous amène à revenir à soi. Peu importe quel pèlerinage, quel que soit le chemin, le nombre d’heures, de km de dénivelé, la vitesse, tant que nous cheminons et qu’il est aligné avec ce que nous souhaitons.
Il enseigne à être là, simplement, au plus proche de soi-même, en toute conscience.
À se respecter soi et ses propres limites, s’écouter vraiment et à son rythme.
À comprendre que ralentir, c’est avancer autrement.
Que se connaître, c’est peut-être le plus grand des voyages.
Je suis en année 5 en numérologie, une année de changement, de transformation, de remises en question. Une année riche et intense. Et, sans surprise, le pèlerinage a reflété tout cela.
Des émotions fortes, des imprévus, des pas lourds parfois… mais aussi des dépassements de soi, des surprises et des révélations.
Sur le chemin, comme dans la vie, on ne contrôle rien. On s’adapte, on écoute.
On apprend à ralentir, à lâcher le mental, à se laisser guider.
Et quand on accepte de ne pas tout comprendre, de ne pas tout planifier, c’est là que la magie opère.
Ce qu’on n’avait pas prévu nous mène souvent plus loin, plus juste, plus vrai, encore un peu plus au cœur de soi.
Je réalise que nos guides savent. Le plan est toujours parfait, même quand il ne ressemble pas à nos attentes.
La frustration, la tristesse et la déception sont des sentiments qui viennent chercher des parts d’ombres en nous et venir encore un peu mieux comprendre, peut-être pour se déposer, se délester de tout ce que nous n’avons plus envie de porter à présent.
Pouvoir apercevoir aussi que toutes les clefs sont en nous et entre nos mains.
Chaque détour, chaque difficulté, chaque rencontre a sa raison d’être.
Le chemin extérieur n’est que le miroir du chemin intérieur.
Pour moi, la vie ressemble à une grande école. Nous sommes tous des élèves et chaque expérience, chaque épreuve, est une leçon qui nous est offerte. Rien n’arrive par hasard : tout ce que nous vivons nous enseigne quelque chose, nous guide, nous transforme. Même dans les moments difficiles, il y a toujours une lumière, une compréhension à accueillir. Ce sont des initiations, des passages qui nous permettent de grandir, de nous élever et de nous éveiller un peu plus à qui nous sommes vraiment.
Parfois, j’imagine l’arrivée à Santiago, l’impatience d’avancer ce chemin me vient, la curiosité, et à quel moment de ma vie serais-je quand j’y arriverai. Est-ce que je le découvrirai un jour ? Comment je me sentirai, comment aurais-je évolué ? Puis je me rappelle très vite que l’importance n’est pas l’arrivée, mais plutôt le chemin parcouru sans objectif, juste accepter tout ce qui est là et cultiver ce fameux « instant présent ».
La gratitude naît naturellement de cette bienveillance. Quand on cesse de se battre contre ce qui est, on commence à voir la beauté dans ce qui est déjà là. Être dans « Ahimsa » dans le yoga : la non-violence, c’est remercier la vie pour chaque souffle, chaque instant, chaque leçon. C’est honorer ce que l’on est, ici et maintenant.
Pratiquer Ahimsa, c’est finalement choisir l’amour à la place de la peur. Et c’est dans cet espace de gratitude que le yoga commence.
Alors, je continuerai à pèleriner et à apprendre… chaque année, chaque jour, avec un peu plus de foi, un peu plus de confiance, et le cœur un peu plus léger.
Je vous souhaite, à vous aussi, de pratiquer ces belles valeurs de douceur, de conscience et de présence, pour une vie plus apaisée et alignée.
Être thérapeute ne signifie pas que l’on est à l’abri des tempêtes. Je suis simplement en chemin, comme vous. Il y a les formations, oui… mais il y a surtout l’école de la vie, celle qui me façonne, me bouleverse, m’enseigne. Avant d’accompagner les autres, j’ai été, et suis encore, ma propre patiente. C’est ce qui rend l’accompagnement vivant, vrai, et profondément humain.
C’est cela qui me fait vibrer aujourd’hui : vous accompagner, à votre rythme, dans vos passages, vos initiations, vos transformations et vos métamorphoses. Pour qu’ils soient plus doux, plus clairs, plus lumineux. Vous donner les clefs pour être ensuite en toute autonomie. Pour vous éclairer un peu quand le brouillard est là. Pour vous aider à retrouver confiance… et à vous souvenir de votre propre lumière.
Muchas gracias para todo.
Buen Camino,
Alexia 🌹



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